Les consultations sont gratuites, l’ensemble des intervenants étant bénévoles. L’accueil est assuré du mardi au jeudi. Les principes de confidentialité et d’empathie sont au cœur de la prise en charge.
Les rendez-vous sont pris le plus souvent par l’intermédiaire des personnels des centres d’accueils ou par des bénévoles d’organisations humanitaires (Croix-Rouge, Secours Catholique, Secours Populaire, Cimade, Amnesty International, la Ligue des Droits de l’Homme etc….), par des personnels de centres de santé (psychologues, médecins), par un avocat, ou par le demandeur d’asile isolé lui-même, lorsqu’il est non hébergé, et non accompagné.
Les consultations se déroulent à la Maison Médicale de Garde de Vaise, 3, Place du Marché – 69009 LYON. Elles durent entre 1 et 2 heures. Un certificat détaillé est remis au demandeur d’asile, qui se charge de le remettre à son avocat et de l’adresser à la CNDA, dans le respect du secret médical.
Les accueillantes/secrétaires demandent au requérant d’apporter tous les documents en possession du demandeur d’asile : le récit de la demande d’asile, les notes d’entretien qui accompagnent la lettre de rejetdel’OFPRA, la lettre de rejet de l’OFPRA, le recours envoyé à la CNDA, les coordonnées de son avocat, les documents médicaux en sa possession.
Le médecin prend connaissance de ces documents, puis interroge le demandeur d’asile (souvent via un interprète). Il veille à recueillir le ressenti du demandeur sur l’entretien avec l’OFPRA, sur la qualité de la traduction lors de cet entretien, et sur l’exhaustivité du récit notamment face à des violences ou traumatismes physiques ou psychiques difficiles à raconter dans le cadre et les conditions de l’entretien à l’OFPRA. Il informe la personne qu’il va peut-être être appelé à évoquer des évènements souvent très douloureux ; ce qui nécessite de la part du praticien une attitude empathique et une connaissance du contexte psychologique du statut d’émigré compte-tenu du risque de raviver son traumatisme.
L’entretien est centré sur la description des traitements inhumains et dégradants, et les épisodes de violence subies (séances de torture, techniques utilisées physiques et psychologiques [voir Protocole d’Istanbul, 1999). La description doit être la plus précise possible, et inclure les violences d’ordre sexuel. L’entretien est souvent très douloureux, et s’accompagne de phénomènes émotionnels marqués, et il est parfois difficile d’obtenir une description précise, soit car le traumatisme est trop important, soit en raison d’une hypermnésie pour un détail de l’évènement traumatique et d’une amnésie par refoulement, soit du fait de la culture d’origine des personnes.
Le stress post traumatique doit être systématiquement recherché, en utilisant si besoin la classification du DSM 5 qui décrit l’état de stress post traumatique, la majeure partie de ces symptômes figurant dans le Protocole d’Istanbul. Tous les troubles cognitifs, dépression, angoisse, phénomènes de panique, terreurs, conduites d’évitement, hyper vigilance, hyper émotivité, ou émoussement de l’affectivité, troubles de concentration, mépris de soi, risque suicidaire, doivent être recherchés attentivement, ainsi que la vulnérabilité physique ou psychique.
L’examen clinique doit porter sur l’état général, sur les cicatrices, sur les déficits moteurs ou sensitifs, sur les atteintes d’organes. Il doit établir le degré de cohérence des symptômes et infirmités physiques aigus et chroniques mentionnés avec les sévices allégués et la connaissance des méthodes de torture employées dans la région et de leurs effets. Le lien de causalité sera évoqué et précisé, même s’il n’est pas toujours facile, voire même impossible à établir.
Un dossier médical est établi avec les éléments déterminants recueillis.