Ecouter entendre témoigner, « le récit traumatique »



idées reçues sur la migration

Annabel Desgrées du Loû parle de : idées reçues sur la migration Vous êtes chercheur, démographe, directrice de recherche à l’IRD (institut de recherche pour le développement), directrice adjointe de l’institut convergence migrations (dont le but est de fédérer les efforts de recherche dans le domaine des migrations) Vous parlez d’éclairer les idées reçues sur les migrations (ni invasion, ni exode), de descendre dans l’arène quand le politique prétend justifier ses décisions par des arguments d’allure scientifique. Vous avez écrit de nombreux articles et le livre : « Ikambere, la maison qui relève les femmes », à propos de ce lieu d’accueil, destiné aux femmes vulnérables touchées par le sida ; l’objectif est de rompre l’isolement et d’améliorer leurs conditions de vie pour qu’elles deviennent actrices de leur destin Vous avez codirigé l’étude : « Parcours : parcours de vie et de santé des Africains immigrés en France », à propos du sida et de l’hépatite B. qui étudie comment le parcours de vie et de migration influe sur les comportements de prévention et de soins, et comment la maladie influe sur la trajectoire sociale et administrative des Africains en France, avec la technique des récits de vie.



trauma psychique, réminiscences : l’indicible et l’inoubliable


Anne Costantini  nous parle de : trauma psychique, réminiscences : l’indicible et l’inoubliable Vous êtes psychiatre psychanalyste, à Lyon et à Valence, vous avez une pratique libérale, dans le milieu social et médico-social, dans les CMP de banlieue Vous dites qu’on reconnaît le traumatisme à ce qu’il est irracontable. Vous parlez d’une mémoire traumatique gelée, blanche, empêchée, inatteignable, mais une mémoire qui ne renonce pas. Qu’il faut approcher ces aires du désastre avec respect, qu’on ne peut pas écouter en surplomb. Qu’il faut accueillir cette mémoire inoubliable, cette crypte somato-psychique.


violences sexuelles, arme de destruction. La pudeur comme outil thérapeutique.


Omar Guerrero nous parle : violences sexuelles, arme de destruction. La pudeur comme outil thérapeutique. Vous êtes psychologue clinicien, psychanalyste, à Paris, principalement en libéral, intervenant au centre Primo Lévi : lieu de soins qui accueille et soigne les personnes victimes de la torture et de la violence politique réfugiées en France, et également dans l’ONG Elise Care, qui a pour vocation d’apporter une aide médicale d’urgence aux populations civiles vivant en zone de conflit. Vous parlez des souffrances invisibles, de la scène traumatique « tatouée » sous la paupière et empêchant le sommeil Vous avez participé à de nombreuses publications, en particulier : « effraction de la pudeur ». Vous dites que la pudeur est une constante présente dès le plus jeune âge, d’où la gravité des atteintes à la pudeur, du fait des armes, des tortures, du harcèlement. Que ces personnes qui ont traversé ces situations n’ont pas besoin de notre compassion, de notre pitié, mais d’être considérées comme nos semblables. Et que la reconnaissance juridique et sociale de la violence rencontrée sera décisive pour retrouver une inscription dans un avenir. Victime est une non-place.


conditions d’accueil des personnes en demande d’asile et réfugiées : quel impact traumatique ?

Edouard Leaune  nous parle : conditions d’accueil des personnes en demande d’asile et réfugiées : quel impact traumatique ? Vous êtes psychiatre à l’hôpital du Vinatier à Lyon et doctorant en philosophie à l’institut de recherches philosophiques de Lyon Dans votre thèse (« schizophrénie et migration, perspectives épidémiologiques, étiopathogéniques et épistémologiques ». Et votre  thèse de philosophie, à l’institut de recherches philosophiques de Lyon, sur : « troubles psychiatriques et migration : vers une philosophie sociale des inégalités de santé ») Et dans les articles que vous avez écrits, en particulier dans la revue Rhizome, qui est une revue interdisciplinaire consacrée aux problématiques à l’interstice des champs de la santé mentale et de la précarité ; cette revue est portée et éditée par ORSPERE SAMDARA, observatoire santé mentale vulnérabilités et sociétés : Vous étudiez l’augmentation du risque de psychose dans les populations migrantes  vous mettez en évidence le statut ethnique minoritaire comme facteur de risque. vous insistez , au-delà des approches transculturelles habituelles, sur la nécessité de pointer les effets délétères des conditions sociales précaires, le rôle des facteurs psycho-sociaux, le sentiment d’échec social, la discrimination qui rendent les patients vulnérables. Le concept de vulnérabilité multiple.




dégradation du cadre juridique de l’exil

Marie Noelle Frery va parler de : dégradation du cadre juridique de l’exil Vous êtes avocate, spécialiste du droit des étrangers. Vous vous êtes élevée contre le rejet des recours à la CNDA par ordonnance, où le demandeur d’asile n’est pas reçu pour son recours. Contre le projet de visio audience à Lyon, pour les examens de recours à la CNDA ; vous dites que la visio audience nie le principe d’égalité de traitement, que l’interface constituée par l’écran, entre le demandeur d’asile et les juges, l’absence de contact direct, entraîne un désavantage certain et rajoute à la vulnérabilité ; on perd en émotion, en sincérité. Vous demandez le huis-clos pour les victimes de violence. Vous êtes également membre de « passerelles buissonnières », dont le but est de soutenir les femmes en situation d’isolement au sortir de la maladie ou de l’exil, développer leurs capacités pour renforcer leur autonomie.